La loi
Edito du 1 Octobre 1998
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Aujourd’hui, je vais vous aider parce que je sens que vous avez besoin de moi.
Et puis j’ai compris comment, en ne changeant pas grand chose, on peut rendre la vie meilleure et plus facile.
Ca, je le dois à la Régie Autonome des Transports Parisiens, dite RATP.
Il y a quelques années je prenais le bus de temps en temps, pas assez souvent pour avoir une carte orange.
A l’époque il y avait une tarification compliquée qui consistait à composter un ticket par morceau de sectionnement parcouru, même si vous montiez 2 stations avant et descendiez une station après, enfin une bidouille dont vous vous souvenez peut-être.
Sur le trajet que j’avais l’habitude de faire, le plus confortable c’était de descendre une station après le sectionnement, donc j’aurais dû mettre 2 tickets, mais je ne les mettais pas et je me mettais au fond du bus en regardant par la fenêtre pour me faire oublier…et je pensais que j’étais le seul à me poser ces problèmes puisque tout le monde avait certainement des cartes oranges puisque personne ne compostait de tickets.
Et puis la tarification a changé, elle est devenu simple. Dans Paris, en bus, c’est un ticket et puis c’est tout.
Alors vous pensez si j’étais content d’être revenu dans le légalité. Mais par contre ce qui m’étonnait c’est que je voyais beaucoup plus de gens composter qu’avant.
J’étais pas le seul avec ma petite truanderie de 1 ticket, les autres étaient pire, il n’en mettaient même pas.
Mais à partir du moment où c’était devenu simple d’être en règle, ce confort là valait largement le ticket qu’il coûtait.
Cet exemple est extraordinaire, et j’aimerais bien que la RATP me confirme diverses choses que je pressens :
- D’abord qu’il y a sans doute eut beaucoup moins de gens sans ticket dans les bus
- Et que peut être ils ont économisé sur les contrôles devenus moins nécessaires
- Ensuite que les ventes de tickets ont probablement augmentées alors même que la tarification baissaient pour une distance similaire.
C’est de vraies questions dont les réponses m’intéresse.
Mais même si je me trompe sur les avantages qu’en a eu la RATP, l’avantage du consommateur, lui, il est évident et il assez fin.
Bien sûr, c’est un bonheur de monter dans le bus de mettre un ticket et si vous avez envie de descendre une station plus loin pour passer au pressing ou aller à l’autre boulangerie, vous voyez celle qui…, ca ne change rien
Mais en plus, ca renvoit à l’utilisateur une image de lui même de citoyen responsable, un rien de dignité bien différente de la position dans laquelle je me trouvait au fond du bus en regardant dans le vague, et j’étais pas le seul, loin s’en faut !
Et ce qu’on peut en conclure, c’est assez terrifiant, c’est que quelque soit le fond d’une loi et sa nécessité, si elle est difficile à appliquer, ou si elle renvoie au citoyen une mauvaise image de lui même, elle crée de la délinquance et de l’infraction. C’est une autre façon de regarder les lois…n’est-ce pas ?
Et en plus elle nous pourrit la vie.
Je suis gérant d’une petite boite, et si on regarde les lois sociales et fiscales,
je vous garantis qu’en huit ans, à chaque déclaration TVA ou URSSAF, je n’ai jamais été sûr qu’il n’y ait pas une grosse connerie, susceptible de coûter cher en plus, même si on croisait avec le comptable et qu’on essayait de faire les choses bien.
Je ne parle pas des déclarations tardives qui coûtent 40%, et ca fait assez plaisir en arrivant le matin de trouver l’enveloppe que vous avez oublié la veille en partant, parce qu’on vous a appelé au moment ou vous partiez justement…et qu’il fallait prendre 3 décisions urgentes pour pas que le monde s’écroule…comme ça arrive tout le temps dans les petites boites.
Et du coup j’ai plein d’idées pour, qu’a montant égal, ce soit aussi agréable et simple de créer et de payer l’argent social et fiscal dont notre société à besoin que de prendre le bus...surtout quand il fait beau.
Mais je vous en parlerai une autre fois.
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© Octobre 1998
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