Extrème droite
Edito du 23 Septembre 1998
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La télé, même sur le Web, ça permet de voir l’avenir…et parfois le passé mais apparemment beaucoup moins clairement.
Il y a un parti politique dans ce pays qui a trouvé une recette médiatique fabuleuse: faire peur avec de vieux spectres de la pensée du XIXème siècle,
Il s’offre une couverture médiatique qu’il ne pourrait jamais se payer et qui est démesurée par rapport à son électorat.
Sans être un politologue confirmé ni un historien de la politique, je suis obligé de constater que dans ce pays plein d’ouverture et de bonhomie, il a toujours existé une petite frange d’extrême droite qui s’exprime de 8 à 9 pour cent dans les élections.
Vous les connaissez, ils changent de discours avec l’époque, mais il ont toujours le même angle : ils croient qu’il existe des solutions simples à des problèmes complexes !
Dans les années 60 où, comparativement à aujourd’hui, tout allait assez bien, sur le plan économique au moins, ils disaient : "Ils leur faudrait une bonne guerre !"
"Leur" c’était nous. Je l’ai entendu, je ne l’invente pas. Des gens me souhaitaient, à moi, jeune (donc : con, pourri, inculte et je ne sais quoi d’autre dans leur esprit !) ce qu’il avaient vécu de pire parce que moi et mes potes, on trouvait que les cheveux longs, c’était très beau.
Quand on comprend pas que les successions des générations posent des problèmes complexes et parfois conflictuels, la solution c’est l’extermination !
C’est quand même pas compliqué.
Pour la sécurité, c’est pareil. On choisit une frange de la population, si possible avec une différence visible, pas les portugais, ni les escrocs ni les salauds, par exemple ! Comment voulez vous reconnaître un portugais, un escroc ou un salaud !
Décidément vous êtes pas malins !
Alors qu’un arabe, ca se voit !
Et on supprime, on déporte, on exclue ! C’est vrai qu’ils en ont appris des choses dans cette guerre.
Toujours des solutions simples.
Et ces votes là, un peu extrémistes, sont toujours amplifiés par tous ceux qui, sur le moment, en ont marre !
Quand l’économie pédale dans le vide, comme aujourd’hui, et qu’elle crée quelques millions d’exclus, il y a toujours 7 à 8 pour cent d’électeur en plus de ce côté là, souvent pris à la gauche, d’ailleurs.
Si vous avez déjà mis un coup de poing dans un distributeur de boisson qui vous rend pas la monnaie, vous devez comprendre à peu près le profil de ces gens là.
C’est aussi une solution simple, le coup de poing, mais parfois, même sur une machine complexe, ca marche.
15 pour cent, et puis c’est tout ! Même quand la droite est complètement vide de sens et parcellisée, ce qu’on pourrait penser être le moment idéal pour que son aile droite en profite. Et bien, rien de plus !
Alors quand on regarde ce parti fortement personnalisé qui contient quelques lieutenants qui n’ont pas oubliés leur projets de carrière, on peut penser qu’à la faveur d’une faiblesse du représentant charismatique (faiblesse dogmatique ou de l’âge simplement) on retrouvera 2 partis : le canal historique fortement attaché à la personnalité et le canal fondamentaliste qui voudra tout de suite les fameuses solutions simples.
4 pour cent chacuns, parce que les donneurs de coups de poing iront frapper ailleurs, à un endroit plus efficace, peut être même à l’extrême gauche.
En attendant, il faut veiller, bien sûr, mais sans faire une publicité inutile (sans les citer à tout bout de champ, par exemple) et peut être même avec une certaine bienveillance pacifiante !
Qui c’est qui lui a donné boire, encore ? Vous savez bien, ça le rend méchant !
Allez, tais toi, maintenant ! Tu n'entends pas les horreurs que tu dis ?
Faut de la patience !
C’est complexe de gérer les gens simples !
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© Septembre 1998
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