Le Big Bang

Edito du 21 Octobre 1998




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Bien que je ne me sente nullement obligé de tenir les promesses que j’ai faites, les mauvaises langues penseront "pas plus que les politiques", je vous avais promis de vous expliquer pourquoi, à mon avis, le Big Bang n’a jamais existé.

Je ne sais pas comment vous vivez le fait de vous sentir sur une scorie minuscule, résultat d’une inimaginable explosion phénoménale de TOUTE la matière qui constitue l’univers, propulsés vers rien du tout à une vitesse considérable, mais le jour ou j’ai pu, à nouveau considérer que l’univers était sans doute en mouvement, mais d’une façon plus calme et sans doute dans tous les sens, j’ai pu regarder le ciel, la nuit, comme je le faisais avant, en trouvant ça beau.

La première chose qui m’a toujours choquée dans cette théorie, c’est un aspect purement philosophique, c’est son côté anthropomorphe. Tout l’univers, je ne sais pas si vous pouvez imaginer ce que ca représente, qui sort "bang" d’un seul point, d’un petit ovule, bizarrement comme nous, pour moi ça manque de crédibilité.

Il n’y a aucune raison acceptable pour que l’histoire de l’univers ait une quelconque ressemblance avec ce que nous sommes.

Or là, d’un coup, on a une théorie qu’on peut expliquer à un enfant, et même, soyons méchant, faire comprendre à n’importe quel journaliste.

"Y’a quelque chose qui cloche la d’dans
J’y retourne immédiatement !"
aurait dit Boris Vian.

J’ai donc eu envie d’y retourner avec mes modestes moyens et mes connaissances qui sont en majorité des souvenirs confus de mes lointaines études.

La théorie du Big Bang est née de la constatation faite par Doppler (d’autre disent Hubble, d’ailleurs) que les fréquences de la lumière qui nous parvient de tout les objets célestes présente une dérive vers l’infra rouge.

C’est génial, c’est grâce à ça et au recalage des fréquences qu’on a pu émettre des hypothèses sur les matériaux émetteurs et donc constitutifs de ces objets extrêmement lointains.

Mais là où ca commence à ne plus tenir très bien debout, c’est qu’on a affecté cette dérive à la très grande vitesse à laquelle ces objets s’éloignaient de nous.

Et pour autant qu’il m’en souvienne, c’est en contradiction complète avec les fondement même de la théorie de la relativité. La vitesse de la lumière n’est altérée par rien, et surtout pas par la vitesse des sources d’émission.

Et puisque la Relativité a encore de beaux jours devant elle, et que ce n’est pas un gros effort que de penser qu’Einstein avait raison, alors la logique nous impose de trouver une autre explication que celle de ces obus galactiques qui se seraient tous trouvés au même endroit un certain jour de l’année -15 milliards et pourquoi pas à minuit le soir de Noël pendant que vous y êtes.

La vitesse c’est un rapport de l’espace au temps. On dit kilomètre/heure, mètre/seconde. Et qui plus est, la fréquence c’est un rapport d’une entité numérique au temps, un nombre d’événements : Cycles par secondes, par exemple.

Donc il ne s’agit pas d’espace là dedans. Il n’y en a pas.

Si on ne doute pas des observations de Doppler, ni d’Einstein, ca parait évident qu’en aucun cas c’est donc l’espace qui s’est agrandi entre ces objets et nous.

Par contre, ces lumières nous arrivent réellement avec une information modifiée et le seul paramètre qui peut être modifié là dedans...c’est le temps !

Et je crois me souvenir que cette idée que le temps n’était peut-être pas linéaire ni même continu, c’était justement une prédiction de la Relativité. Et on a une mesure de ce phénomène ! Oubliez donc le Big Bang !

Et ça, par contre, d’imaginer un temps de l’univers, un temps de l’humain, et pourquoi pas un temps des particules ou de l’énergie, divers niveaux de temps et que nous, on se ballade à travers tout ça avec nos rendez-vous urgents et nos paiements avant le 15 du mois, ça ca me fait rêver beaucoup plus que de me sentir comme une crotte de nez accrochée à un missile.

Qu’est ce qu’Einstein a donc fait aux chercheurs du M.I.T pour qu’ils lui préfèrent Münchausen ?

Regardez les étoiles, elles vont sans doute dans tous les sens, et très vite, mais elles ne se sont sans doute jamais trouvées au même endroit, et ce jamais là rend à l’univers sa dimension réellement supra humaine, fabuleuse, infinie.

Moi, j’en avais besoin.




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Philippe TURCAT

© Octobre 1998
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