Mitoyennes, mitoyens !

Je cherche dans le jeu des multiples regards croisés,
la résonance d'un êtres.
Parfois fermés, masqués,
protégés ils se dérobent à l'expression de mon plaisir de voyeur lucide.
Analysant, admirant, subissant en retour le poids des yeux posés ;
je cille, regarde ailleurs pour lui laisser le temps de s'habituer à moi,
je reviens au sujet, à l'émouvant du semblant,
à l'instant du paraître et de temps en temps par surprise,
à la puissance d'un être.
Souvent l'autre a détourné le regard,
intrigué, inquiet ou déjà rassuré,
il cherche à capter, à comprendre le pourquoi,
le pur quoi ? de ma proposition ...
En général, un sourire récompense l'aventurier.
En suite, à l'envi, le jeu peut reprendre ou s'arrêter
par manque de connotations, de signes, de messages.
Ce peut-être ludique est parfois dangereux :
quand mal contrôlé, mal interprété,
il provoque chez l'autre une réaction de peur,
de méfiance, d'agressivité.
Une lueur d'intérêt dans les yeux de l'autre
rassure la solitude du quidam.
Mitoyennes, mitoyens,
faites vous plaisir les uns aux autres,
acceptez la différence de vos cécités conniventes
pour que vos visions saturées par les images surabondantes
de la "société-satiété" du spectacle
vous ramènent à l'expérience simple et directe du regard mutuel.
Heureux, qui comme une nique
au superfétatoire des grands "communiquants-dominants",
ceux qui s'essaient à créer des formes évolutives et supra-concomitantes
de relations in-situ, répondant aux réalités multiples de chacun.
La position de voyeur-voyant-entendant s'établit tout naturellement,
par manque et besoin relationnel,
avec l'exhibitionisme obligatoire et banal,
inhérent à la nature du comportement social.
La singularité et la banalité se retrouvent aujourd'hui à
égalité :
l'observation de l'autre est souvent infatuée
par l'image et le comportement
allié à la représentation sociale affichée.
Poils aux yeux ...